Sous la présidence de l’Egypte, la 27ème Conférence des Parties (COP27) de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) se tient du 6 au 18 novembre 2022 à Charm el-Cheikh. Sous l’égide des Nations Unies, cette conférence internationale réunit chaque année des décideurs du monde, institutions, organisations, experts et activistes pour échanger sur le changement climatique. Les éditions précédentes ont abouti à plusieurs recommandations mais leur application est toujours à la traîne pour diverses raisons et ce malgré l’urgence évidente de la situation. Ainsi, cette COP27 a pour slogan : Ensemble pour l’action !

La cérémonie d’ouverture, qui a eu lieu le 07 Novembre 2022, a été particulièrement marquée par les allocutions de chefs d’Etat et de gouvernement, experts et activistes qui se sont succédé à la tribune pour lancer un appel sans équivoque à l’action face à l’urgence que pose le dérèglement climatique. 

En effet, entre autres, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a tout d’abord tiré la sonnette d’alarme au regard des nombreuses catastrophes climatiques qui malheureusement s’intensifient. Pourtant les actions restent largement insuffisantes si le monde doit parvenir à ralentir de façon significative le changement climatique. C’est fort de ce constat que dès l’entame de ce forum international, il ‘’plaide pour un pacte historique entre les économies développées et en développement, notamment les économies développées et émergentes, un pacte de solidarité climatique. Un pacte dans lequel tous les pays font un effort supplémentaire pour réduire les émissions durant cette décennie, conformément à l'objectif de 1,5◦. Un pacte dans lequel les pays les plus riches et les institutions financières internationales fournissent une assistance financière et technique pour aider les économies émergentes à accélérer leur propre transition vers les énergies renouvelables.’’ Mais le secrétaire général de Nations Unies termine en avertissant : ‘’L'humanité a le choix : coopérer ou périr. C'est soit un pacte de solidarité climatique, soit un pacte de suicide collectif !''

Pratiquement même son de cloche chez la jeune militante pour le climat, Leah Namugerwa (Ouganda) qui lance à l’encontre des décideurs du monde : ''Est-il juste que les dirigeants du monde choisissent le profit au détriment de la vie ? Elle poursuit en soulignant que puisque ‘’La COP27 est surnommée la COP africaine’’, alors elle appelle de vive voix : ‘’Que la COP africaine soit une COP différente... Que la COP africaine soit une COP d'action !''

Une COP africaine où l’Afrique est bien représentée et entend jouée un rôle de premier plan dans les négociations. Dans cette veine, S.E.M Macky Sall, Président de la République du Sénégal lance :   ‘’L’Afrique est venue au rendez-vous de Sharm el-Sheikh dans un esprit de participation responsable au sauvetage de la planète, résolue à faire l’histoire et non à la subir.’’ Il appelle donc tous les acteurs à saisir ‘’l’occasion de faire ou de subir l’histoire. Faire l’histoire en tenant nos engagements, tous nos engagements dont celui convenu de 100 milliards de USD par an pour soutenir les efforts d’adaptation des pays en développement et qui peine à être entièrement réalisé.’’

Pendant que le monde entier (surtout les communautés les plus vulnérables aux conséquences climatiques) attend beaucoup de ces 12 jours de négociations et de travaux de la COP27, on déplore tout de même l’absence des leaders de certains pays industrialisés notamment les Etats-Unis et la Chine. Il faut aussi noter que cette conférence survient dans un contexte de crises concomitantes à la fois alimentaire, énergétique et économique à l’échelle mondiale, quitte à susciter des inquiétudes sur l’issue de ce rassemblement mondial.

IFC NEWS