Le mardi 20 juin 2023, Fitch Ratings, l'agence de notation de crédit mondialement reconnue, a prédit que malgré la nature de niche de la finance islamique sur le plan national, le Royaume-Uni conservera son statut de pôle occidental pour cette industrie. La promotion par le gouvernement de la Bourse de Londres (LSE) en tant que lieu de référence pour la cotation des sukuk internationaux, ainsi que son segment conséquent de fonds islamiques et son capital humain compétent, contribuent à ce statut. Le rôle prépondérant du Royaume-Uni est également renforcé par le droit anglais régissant les sukuk internationaux et sa renommée en tant que hub de cotation.

Avec plus de 55 sukuk cotés sur la LSE, totalisant plus de 50 milliards de dollars américains, le Royaume-Uni a réalisé des progrès significatifs. Il est devenu le premier pays occidental à émettre des sukuk souverains en 2014 et continue de soutenir sa crédibilité dans le domaine de la finance islamique. Les banques conventionnelles basées au Royaume-Uni jouent un rôle crucial dans l'organisation des sukuk internationaux, et la London Metal Exchange (LME) facilite le financement en espèces pour les banques islamiques.

Le marché local de la finance islamique au Royaume-Uni est confronté à des défis qui entravent son adoption comme une finance de masse. Les actifs totaux des banques islamiques locales représentent une part minime de 0,1% des actifs du système global. La faible émission de sukuk en local couplée à un compartiment de la takaful  sous-développé contribuent à ce statut de niche.

Le gouvernement britannique a mis en place des cadres réglementaires pour soutenir la banque islamique, et les banques islamiques opèrent selon les mêmes règles que les banques conventionnelles. La présence d'actionnaires originaires des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) stimule les initiatives d'investissement direct étranger.

Cependant, la demande de produits islamiques au Royaume-Uni connaît des contraintes, notamment une sensibilisation limitée du public, la sensibilité à la notion de charia, la confiance en la conformité, un réseau de distribution restreint et une offre de produits moins importante par rapport aux banques conventionnelles. Ce sont donc autant de contraintes qui entravent sa croissance.

Alors que le Royaume-Uni reste un centre financier international de premier plan, l'industrie de la finance islamique local devrait continuer à opérer dans un marché de niche. Surmonter les obstacles est crucial pour que l'industrie puisse réaliser son plein potentiel.

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